Le circuit virtuel

1 Eros ! Désormais je suis perdu !

 

Fascination et Peur envahissent Strindberg quand il voit Frida Uhl lors du premier rendez-vous dans une robe verte et moulante.

La vitrine 1 éclaire les différentes facettes et nuances de cette relation inhabituelle. Une photo jusque là inconnue nous montre Frida Uhl en élève au couvent.

On peut voir à la fois l’original de la lettre de Strindberg adressée au père de Frida avec la demande en mariage de celle-ci ainsi que la lettre destructrice et pleine de jalousie enragée qui contribuera à la séparation.

 

2 Comme un fils perdu

 

En août 1893, Strindberg visite la Haute-Autriche pour la première fois. Un croquis et beaucoup de photos originales donnent une indication sur le cercle de proches qu’il rencontrera dans la villa d’été à Mondsee. Marie Weyr, elle-même journaliste comme sa sœur Frida Uhl, rend hommage à la génialité de Strindberg tout en se plaignant qu’il n’abandonne pas ses idées fixes sur les femmes.

Une lettre originale de Strindberg expédiée de Salzbourg juste après son départ abrupte nous montre qu’il se sentait lié au plus haut point avec Marie Uhl, sa belle-mère très religieuse.

 

3 ci lui vinrent ses grandes idées

 

De novembre 1893 à août 1894, Strindberg vit avec sa femme Frida Uhl à Dornach près de Saxen. Une note restée longtemps ignorée, nous montre que malgré son intérêt pour les sciences physiques et naturelles et celui pour la peinture, il ne reste pas inactif sur le plan littéraire. A Dornach, il écrit au total une douzaine d’essais réunis sous le titre « Vivisections » En mai, sa fille Kerstin vient au monde. On peut la voir étant bébé sur la plus vieille photo qu’on ait d’elle.

Deux autoportraits montrant l’auteur à son bureau comptent parmi les objets exposés les plus remarquables du musée.

 

4.1 Ici je me sens plus chez moi qu’en Suède

 

La dernière visite de Strindberg à Saxen en 1896 concerne sa fille Kerstin. De vieilles photos et cartes postales rappellent les demeures de ce séjour. Les nombreux déménagements montrent à quel point Strindberg était inquiet et anxieux à cette époque-là. Dans une lettre originale, il décrit l’expérience surnaturelle de poursuite nocturne qu’il a eue à Saxen.

 

4 » De l’or plus ou moins pur »

 

En Haute-Autriche, Strindberg voit sa vocation plus dans les sciences physiques et naturelles que dans la littérature. Il veut prouver que toutes les matières sont apparentées et transmuables les unes dans les autres.

Trois lettres de France en accord avec ses théories sur la synthèse de l’iode nous montrent les intérêts principaux de Strindberg. La « synthèse de l’or » sera son chef d’œuvre.

Deux autres documents nous donnent un aperçu des expériences d’alchimie de Strindberg : Un fac-similé d’une note manuscrite retrouvé il y a peu ainsi qu’un autre de l’imprimé de Grein datant de 1896.

 

5 » Lieb, Leid und Zeit » (Amour, souffrance et temps)

 

Derrière ce titre des mémoires de Frida Uhl qui paraît anodin se cache une vie de femme touchée par le destin.

Après le divorce avec Strindberg un fils naît de la courte relation avec l’écrivain Frank Wedekind. Une période de grande dépression suivra car elle ne réussit pas en tant que journaliste et traductrice.

Avant la Première Guerre Mondiale Frida Uhl arrive à monter un cabaret à Londres dans lequel vont et viennent des grandes figures littéraires comme James Joyce.

C’est à une donatrice de New York que nous devons un programme de 1912 que l’on peut admirer au musée.

 

6 « …écorcher son prochain »

 

Ainsi Strindberg s’exprime une fois au sujet de son travail d’auteur d’œuvres biographiques. Des esquisses et tableaux nous montrent dans quel environnement littéraire il puise sa nouvelle approche « antinaturaliste » dans les années 1890.

Une attention particulière doit être portée sur le drame « Le Chemin de Damas » qui contient beaucoup de références à la Haute-Autriche et qui a inspiré de nombreux dramaturges très connus, de Samuel Becket à Botho Strauß.

 

7 « Le joueur de piano »

 

Durant l’hiver 1893-1894, Strindberg se procure un piano avec l’argent de ses proches. Ce fervent de Beethoven aurait eu apparemment une basse puissante

lorsqu’il chantait.

Un an plus tard alors qu’on lui demande le remboursement de ses dettes, Strindberg envoie une réponse de Paris faisant un clin d’œil au grand-père de Frida Uhl : « Si ce vieil usurier veut ses 200 Florins, il peut vendre le piano. »

Par chance, l’instrument est resté à Saxen et on peut le voir aujourd’hui au musée.

 

8 « Inferno »

 

Une présentation vidéo de 6 minutes constitue le point culminant de la présentation du musée. La randonnée « infernale » entre Saxen et Klam que Strindberg a retranscrite dans son roman Inferno (écrit en français lors de son séjour à Paris en 1897) est retracée à l’aide de ses propres dessins provenant de son journal, et à l’aide de photographies de l’époque, dans des séquences vidéo accompagnés de sons et lumières. Le texte du roman de Strindberg y sert de fil conducteur.

 

9 « Inondation au bord du Danube »

 

Une pièce attenante au musée est aménagée dans le style de la fin du 19ième siècle.

Cependant, il ne s’agit pas seulement d’une simple imitation de son cabinet de travail.

Une peinture démontre le processus de création artistique de Strindberg.

Sous le titre « Inondation au bord du Danube » l’artiste peint d’abord l’île à Dornach que l’on peut voir en photo. Ensuite, dans l’auto-interprétation exprimée dans une lettre, il crée un rapport entre ce tableau et le déluge biblique qui, dans le drame « Chemin de Damas » est finalement vu en tant que punition - punition infligée à la famille de sa femme à Dornach pour l’amassement de biens mal acquis.